(Juillet / Août / Septembre 2006)
Peut-être est-ce pour mieux frapper d'infamie un titre ancestral non remis en main propre jusqu'en 1645, que le langage populaire qualifia l'exécuteur des hautes œuvres de bourreau. Par manque de vocations malgré le lucratif mais contesté droit de havage exercé sur les marchés, la charge qui jamais ne devait être vacante, devint presque héréditaire.
L'homme auquel, aux premiers temps de notre société française, incomba la triste mission de mettre à mort les criminels ou de leur arracher des aveux par la torture, prit le nom d'exécuteur de la haute justice, parce que les hauts justiciers et les juges royaux étaient les seuls qui eussent le droit de condamner aux peines capitales. Le simple droit de justice n'emportait pas le droit d'avoir un exécuteur...
L'arrêt du 27 mars 1764 supprimant la perception des droits de havage par l'exécuteur des hautes œuvres de la ville de Nantes, mentionne que « depuis très longtemps » les Nantais et « gens de la campagne des paroisses circonvoisines, s'étaient plaints de la façon arbitraire, même injurieuse » avec laquelle l'exécuteur...
Charles Sanson dit Longval, d'origine picarde et premier de cette illustre famille à prendre possession de la charge d'exécuteur de la haute justice de Paris en 1688, entra dans la sinistre confrérie en épousant par amour Marguerite Jouënne, la fille du bourreau de Caudebec-en-Caux. Celle-ci mourant jeune, Charles se remaria le 11 juillet 1699 avec Jeanne-Renée Dubut...
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